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Chapitre VII – La clochette
Ah ! c’est elle que j’avais oubliée : la clochette, notre clochette, la clochette du jardin ou celle de la grille, c’est selon. Je l’ai toujours connue, c’est l’objet de toute ma vie, comme papa et Aurore seraient les êtres humains et Luc l’homme de ma vie. Elle est vieille et distinguée, déglinguée et pourtant musicale, elle est divine, ma clochette, quoique je ne devrais jamais employer ce mot et je ne peux pas m’en empêcher. Elle clame l’arrivée de notre papa le soir, interroge sur le but de la visite inopinée de Voisin-Voisine, donne un air de musique à l’air de famille (Bérangère, l’oncle et leurs cabas et journaux), annonce, ponctue et cadence les campagnes électorales. Il n’existerait pas de maison Marty, au 7, rue Pierre-Brossolette, si la clochette n’existait pas. Elle est celle qui a tout connu, celle qui a fait la guerre.
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♦ Carzon Joëlle © ♦
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