Pour toi, ‘migrant’
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Va, protège-toi de la guerre
Fuis les batailles meurtrières
Tu sais, le statut d’étranger
Est le moins cruel des dangers
Prie, et protège-toi du sort
Prie pour décourager la mort
Prie les dieux et prie les démons
Mais ne crie pas trop fort ton nom
Louvoie pour éviter les bombes
Cours te chercher un nouveau monde
Louvoie pour fuir les agressions
Fuis le chaos, les sécessions
Car dans ton pays saccagé
Il ne demeure que charniers
Que macabre désolation
Va, et délaisse ta nation
Va et ignore tous ces murs
Érigés comme des blessures
Par ces militaires abjects
Qui terrorisent, s’en délectent
Par ces polices, ces vigiles
Qui s’en prennent aux plus fragiles
Faute d’avoir la vraie vaillance
De combattre la vraie violence
Va, cherche-toi un avenir
Va, cours, prends les mains à saisir
Surtout, évite les envieux
Les sectaires, les pernicieux
Va, ignore les insensés
Les incongrus, bien installés
Qui se pensent de haute race
Va, et ne voile pas ta face
Va, ne crois pas les xénophobes
Va, ne fais confiance qu’aux probes
Il est encor des êtres nobles
Qui ne sombrent pas dans l’ignoble
Gagne et respecte ton honneur
Gagne sur le terrain du cœur
Suis ton instinct, ressens le vent
Ne te pense jamais perdant
Vole par delà les frontières
Vole et évite la poussière
Vole et va, termine ta course
Aux lisières de la grande ourse
♦ JC Fartoukh © ♦
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Bravo et merci car ce texte m’a inspiré celui-ci :
La belle Angleterre
aux courbes aguichantes
visibles depuis nos plages,
par beau temps.
Fantasme touché du bout des cils
invitant l’errant désespéré,
à affronter les eaux
en risquant son corps usé.
Ultime manche
où l’on joue sa vie,
quand toucher le fantasme du bout des doigts
semble enfin permis.
Calais,
là où l’illusion devient réalité,
le rêve, accessible,
l’arrivée,
la délivrance,
qu’elle soit mort ou vie.
Calais,
point de mire
d’où l’on voit apparaître
la fin de l’errance,
si proche,
cette vision poussant l’imprudent à nager,
jusqu’à perdre pied,
aveuglé par l’espoir de le poser dans l’autre pays.
Un mirage
où le risque de se noyer
est grand,
mais n’a jamais semblé si petit.
Étrange désert
à traverser
fait de vagues
plutôt que de sable,
où le risque n’est pas
y mourir assoiffé
mais ivre,
car trop épris de liberté.
Merci à vous…
Votre texte est touchant…
Amicalement,
JC
J’ai voulu ce texte, dans la continuité de l’empathie que vous avez exprimée. Habitante des Hauts-de-France, j’ai une vision très nette des événements liés au phénomène migratoire. Depuis la constitution de « la jungle », chaque été, j’observe les côtes anglaises depuis la côte d’opale à la façon de ces toucheurs de rêve…de plus en plus inaccessible alors qu’ils sont de plus en plus nombreux à vouloir le réaliser. Merci à vous pour l’hébergement de mes pensées à ce sujet. Amicalement. C.Lefait
Merci…
Amicalement,
JC
Très beau et juste poème. Amitiés.