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Chapitre XXIX – Un départ

Elles chuchotent, examinent, explorent, complotent. J’ai la tête dans le vague, regardant dehors, l’esprit perdu dans la rue Pierre-Brossolette. Je ne sais pas ce qui m’a sapé le moral, mais il est bel et bien destroy. Je ne vois pas ce qui pourrait me le remettre d’aplomb. Les saloperies de Luc, l’abandon de l’oncle, et même mon boulot chez Nanade, tout me semble incongru ; j’ai le cœur tout retourné et les idées à l’envers. J’ai emmené ma tante chez Voisine soi-disant pour lui remonter le moral, mais ce serait pour remonter le mien que cela n’étonnerait personne. Voisine pose sur moi un regard voilé de pitié et Bérangère m’a glissé quelques paroles de réconfort sur le chemin entre le 7 et le 5 de notre rue, c’est un comble ! Ces nanas bien mûres, solides comme du granit, prêtes à tout comme les scouts même après les feux de joie animés par l’orage, ces nanas me scient. Je les envie tout à coup, ce n’est pas juste, nous, les jeunes, nous n’avons pas leur passé. Elles, elles ont au moins des souvenirs, ça les rend fortes je suppose, c’est injuste.

Les yeux dans rien, je les écoute vaguement chuchoter, saisissant sans m’y intéresser des bribes : « ma maison au bord du pré », « famille », « recommencer », « énergie », « marcher », « nature », « plomberie », « toit », « prêter », « donner », « Iris », « Iris »…

Iris ! Génial, elles m’ont fait sursauter, ces vieilles idiotes, que me veulent-elles ? Qu’elles continuent à jacasser entre elles, ces sales pipelettes, et qu’elles me laissent tranquille !

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♦ Carzon Joëlle ©

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