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Chapitre XI – Nadia

Cette Nadia que mon frère a prise dans ses bras (ça me serre le cœur, je serre les dents…) était un fruit frais jamais croqué ni même approché de près et c’était une sœurette de banlieue. Luc l’a séduite, il n’y avait pas de raison. Il m’a bien eue, moi. Mon frère est un salaud. Je crois que si je me laisse aller, j’en serais une (salope) moi aussi. Nos parents, qui sont des anges, ont engendré des salauds. Ils ont dû s’y prendre trop tard : la mayonnaise a mal tourné. Nés dix ans plus tôt, on était au parti socialiste et on s’achetait un chalet en forêt de Fontainebleau ; de l’honnêteté au moins on aurait eu l’air. Un fruit frais et belle comme le jour. Ou belle comme la nuit avec sa peau un peu sombre, ses yeux de feu sous des cils lourds, ses manières d’arriver du désert alors qu’elle était née ici, à deux pas de la beauté ravageuse des Marty.

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♦ Carzon Joëlle ©

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