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Chapitre XIX – « Les autres »

«Les autres» sont apparus il n’y a pas longtemps, ou alors il y a déjà quelque temps, on ne sait plus, tout va si vite. En tout cas, moi, je ne me suis pas rendu compte… On ne parle jamais d’eux à la maison. Il semble que Patapa ne se soit pas encore réveillé du cauchemar de l’élection Daudin. Mon Patapa qui s’imagine que le Mal a les traits indécis de ce naze… Au 5, rue Pierre-Brossolette, Voisine appelle les autres « la bête immonde » en roulant des yeux affolés. Luc ricane et lui tapote les épaules dans un simulacre de réconfort. Voisin ne dit rien, mais je vois qu’il n’aime guère les mimiques de mon frère. Personnellement, je pense que Voisine exagère, tout de même ces faiblards aux discours à l’emporte-pièce, ils ne risquent pas de nous faire grand mal : les gens ne sont pas si bêtes… Pas ceux que je connais… Ça ne peut pas dépasser quinze pour cent.

«Les autres» ont quand même commencé à prendre des petits bouts de nos murs pendant les campagnes, puis à s’étaler. Dans notre ville, le chef des «autres» a la figure de Monsieur-Tout-Le-Monde, un air sérieux et décidé sous de grosses lunettes. Non… Le danger est encore du côté Daudin… Avec son ex-déprime, Voisine a tendance à voir tout en noir.

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♦ Carzon Joëlle ©

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