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Chapitre XXXIX (Fin) – Ce que disait Iris

Je lui ai dit que j’allais suivre ses conseils. Ou « son » conseil plutôt : un conseil plein de fierté et de dureté, un conseil amical, mais aussi paternel. Christian Varèze, mon copain et amant, tu peux me faire confiance, je vais quitter Y.

Qu’il me paraît loin ce temps où j’attendais Luc près de la grille du 7, rue Pierre-Brossolette ! C’était un dimanche trouble de ma vie d’avant ; ma famille au complet (sauf mon frère tant aimé) déglutissait les gâteaux crémeux du 7 ou le café iroquois du 5. La vie était à l’image de mon père, belle et consciencieuse. Nous n’étions des loups pour personne, nous étions honnêtes et travailleurs, c’est tout, une famille unie donnée en exemple à tout notre quartier. Je m’appelais Iris Marty en cette lointaine époque, et j’en avais tiré plus que de l’orgueil avant ce fameux dimanche.

Ne ressasse pas, Iris, tu as perdu ton père, égaré Luc, mais tu es près de brandir ton propre drapeau au-dessus de ta propre vie. Je tiendrai la promesse que j’ai faite à Christian Varèze et je voterai pour moi-même aux prochaines élections.

J’ignore où est mon oncle. Je ne sais pas si tante Bérangère épousera un paysan, ou reviendra à Y., ou se contentera de cultiver son jardin. Et je ne veux pas penser à la tristesse de Pauline lorsqu’elle saura que sa fidèle petite voisine a déserté la rue Pierre-Brossolette. Comme je vous ai aimés, vous tous, les encore présents et les déserteurs ! J’ai le droit de regretter, un peu, juste un peu, avant de m’envoler enfin. J’ai le droit de rêvasser une dernière fois sur ma vie heureuse, fantasme incarné de mon Patapa.

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♦ Carzon Joëlle ©

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