Mains
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Mon corps âcre et triste enfermé
Par des mains jamais caressé
J’imagine blessées et longues
Que votre piano fit oblongues
Vos mains d’homme
Plein d’âcreté et de tristesse
Mon corps a mandé des caresses
Un après-midi près du fleuve
Mais la Seine et ses eaux ne peuvent
Graver ce visage d’homme
Dans leur miroir
Ce miroir où dansent les rêves
A les reflets de mes hantises
Qui font mal et le font sans trêve
Dans ma vie-douleur que ne grise
Que le beau visage d’un homme
Son visage dans le miroir
Retient les eaux et les polit
Dans une toile aux mille espoirs
La ville même autour pâlit
Pour cet homme
Une histoire
Amour la ville qui pâlit
N’a pas d’autre nom que Paris
Hier laissé près de la Seine
Mon corps connaît enfin sa peine
Pour le visage ridé d’un homme
J’ai faim vérité que je donne
Aux passants sur les quais du fleuve
J’ai soif passants la ville est neuve
Je crie je pleure et m’abandonne
Un homme qui est parti
Je suis cassée sur l’esplanade
L’eau indifférente est si belle
Pour emporter loin ma chamade
Et son tambour triste avec elle
Pour des mains longues des mains d’homme
J’ai tant d’amour
Moi seule âcre et triste enfermée
Par des mains jamais demandée
J’imagine blessées et longues
Aimées tant aimées des femmes
Que vous ne refusiez jamais
Ces mains qu’un piano fit oblongues
Vos mains d’homme
♦ Carzon Joëlle ♦
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Merci ! Bonne journée et bonne écriture ! Joëlle C
A mon tour de vous dire que j’aime bien ce texte…
Amicalement,
JC