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Un beù souleù
Li cigaloun
Una buana mérinda
Un buan litroun

C’était durant l’année 53 en Juillet, j’avais 10 ans, la mer Niçoise, les Palmiers et notre cher Soleil nous rendaient la vie belle.
Mes parents étaient pauvres et pourtant, je me régalais à chaque repas. Le matin on trempait le pain rassis de la veille dans du lait et les rares jours de Gala, il nous arrivait d’avoir de la confiture mais le meilleur moment de la journée était réservée au goûter. Qui pourrait de nos jours se régaler d’une baguette de pain «du boulanger» frottée à l’ail et après l’avoir ouverte sur sa longueur, la baigner d’huile d’olive et ajouter du sel et du vinaigre ? La vie au bord de la méditerranée aide pour beaucoup à accepter les duretés de la vie de pauvre. Il nous arrivait parfois, de nous demander comment passer une journée de congé scolaire, sans argent, sans rien à faire et tout d’un coup… un air d’accordéon nous faisait bondir jusqu’à l’unique petite fenêtre de la mansarde pour y entendre un chanteur de rue. Ma mère se résignait alors à gréver son budget de 20 centimes et je dévalais les 4 étages pour aller acheter les paroles de la chanson que le chanteur fredonnait, accompagné de son Orgue de Barbarie, et cette double page imprimée nous faisait oublier notre situation et pendant quelques heures nous chantions à tue-tête… et oui… nous étions heureux.

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♦ Lilou doù Babazouké ©

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