nouvelle

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Devant le poulailler, il y avait cinq petites filles. Elle compta à nouveau, oui : cinq. Anne, Béa, Chantal, Denise, Edmonde. Cinq. Cinq petites filles à elle, enfin c’était ce qu’on disait…
Un, deux, trois, quatre, cinq. Que les heures sont longues, que les minutes sont longues, comme le temps ne passe pas ! Pourquoi ne passe-t-il jamais ?
Cinq petites filles, cinq années, et elle.
Avait-elle encore un prénom ? On avait donné un prénom aux cinq enfants, mais elle, n’avait-on pas oublié son prénom ?...
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Ces fleurs sur cette table, elle a cru qu’elles étaient pour elle. Il lui avait pourtant dit : “Nous n’irons pas au paradis ensemble”, et encore : “Le soleil ne brille pas que pour les couples”. Il lui avait montré son dos et sa nuque et ses talons, il avait refusé de répondre à ses questions, il avait ri (de ses mimiques, de sa vision des choses, de ses attitudes enfantines), il avait refusé de la laisser entrer dans la salle de bains, il ne lui avait pas donné ses dates de vacances… Et pourtant ces fleurs sur cette… Continuer la lecture


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Tap, tap, tap, le long des couloirs du lycée. Tap, tap, tap, je suis professeur, et pas n’importe lequel. Tap, tap, tap. En plus, je suis l’épouse d’un chef d’établissement du second degré. Tap, tap, tap. Haut perchée sur mes talons noirs, je foule mon territoire. Je ne suis pas agrégée, mais je possède une belle maison à la campagne, mes deux beaux enfants font de belles études, et mon mari est chef d’un établissement du second degré.
Tap, tap, tap, je me sens forte, forte de ma bonne conscience et de ma position sociale. Tap, tap, tap, je… Continuer la lecture


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Anna stoppa sa voiture à Cosne-sur-Loire et descendit sur les quais.
Elle n’allait jamais à Cosne, ne s’arrêtait jamais sur des quais. Ni à Orléans, où elle rendait visite à ses amis d’adolescence, ni à Paris où elle habitait. Anna n’aimait pas les fleuves.
Il y avait peu de temps, elle avait préféré l’intérieur des terres, les fermes où les gens vivaient, repliés sur eux-mêmes, les cours où des chiens aboyaient.
La jeune femme n’aimait ni les fleuves ni les mers. Elle ne pouvait aimer les rivières qui emportent, l’eau qui tue.
L’eau de la Loire ce matin-là lui… Continuer la lecture

Lundi.
Hi ! Ou aïe plutôt… Je dis hi ! au petit matin qui se lève. Mon menton est sec, ma joue est barbue. Je me suis réveillé tôt, pensant à Christine qui vient de me quitter. Elle était mon jardin, ma fontaine, toutes mes pensées, mon univers, enfin toutes ces choses qu’on dit dans ces cas-là. Ma petite Christine, petite en taille mais grande en épanchements. Dieu qu’elle était vivante, ma Christine ! Sur le terrain de tennis, où nous allions parfois, on ne voyait que sa vigueur et sa colère. Elle avait de petits yeux noirs perçants… Continuer la lecture


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– Je serais bien venue, dit Paula....
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