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Chapitre XXIV – Après l’amour

Je ne voulais pas. Je ne voulais plus. J’avais mal au ventre rien que d’y penser. Luc… J’ai fermé les yeux, je me suis fixée sur l’image du monsieur du boulevard Saint-Germain. Si prier avait eu un sens, j’aurais prié. Non, Luc, mon… « Allons, petite sœur, allons… Ma beauté… Ma plus belle de toutes… »

Papa et Aurore ne sont pas là. Les volets de la fenêtre entre Voisin-Voisine et nous sont clos. Ça me fait mal. Luc…, arrête… D’habitude, rien ne me fait autant de bien que ça, je l’aime tant, Luc, je t’ai toujours tant aimé…

Mon frère sent qu’il m’a fait mal. Il boude. Il boude joliment entre mon épaule et les draps. Sa jolie mine boudeuse me navre et m’attendrit. Je ne sais plus que penser. Pour la première fois de ma vie, je me demande si je ne ferais pas mieux de sortir, s’il n’y aurait pas des gens plus intéressants que Luc et ma famille, des gens qui me bouleverseraient, aussi… et autrement. Je me mets à rêvasser, assise sur le bord du lit, le bras caressé par mon frère encore allongé. Il faut que je dise quelque chose, il faut que j’arrive à briser cet instant qui va redevenir magique si je laisse s’installer la complicité… Mais c’est Luc qui soudainement, sans quitter son air boudeur, déclare :

– Tu devrais quitter ton job…
– Tu me l’as déjà dit !… Je ne suis pas encore prête. J’ai besoin de plus de temps.
– Le temps ! Nous, Iris, nous ne devons pas attendre plus longtemps. Nous sommes pressés. Rends ton tablier à ce type, ce Dedicanski pourri.
– Ce quoi ?
– Ce Dedicanski. Tu ne savais pas qu’il avait coupé son nom en deux, ce tricheur ? Il s’appelait Dedicanski en fait.
– Dedic, Dedicanski, quelle importance ? Je comprends très bien qu’un mec qui s’appelle Ducon fasse enlever le « on ».

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♦ Carzon Joëlle ©

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