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Chapitre XIV – Voisine

Regardez ses yeux : qui osera prétendre qu’il n’y a pas d’amour dans ces yeux-là ? Des yeux bleus qui vous disent : « Ne t’inquiète pas, Iris, nous allons écouter ton histoire, quelle qu’elle soit. Et si Luc n’a pas été gentil, ne t’inquiète pas non plus ; nous te ferons oublier quelques minutes le chagrin et l’épuisement d’être une sœur trop aimante. Tu peux tout nous dire, TOUT. On en a vu d’autres. Soulage-toi… »

Le chat a compris depuis belle lurette que Voisine était la meilleure de nous tous et a sauté sur ses genoux. Regardez-le ce gros dégoûtant, étaler sa toilette concupiscente…

Mademoiselle Varèze a tout vécu : le tabac dans les champs, les caves de Paris, les chefs gauchistes de 68, une communauté à Millau, les peintres qui chient sur leurs toiles et ceux qui meurent de faim parce qu’il préfèrent s’appliquer, le végétarisme, le bouddhisme, la fumette, la branlette partagée et les seringues dans les villas de la Côte, et enfin une bonne dépression et Y., et puis l’amour de son petit cousin et cette tendresse pour nous, les gens de la rue Pierre-Brossolette.

Elle me tend une tasse de café. Son café est nul, comme sa cuisine. Heureusement qu’une fois sur deux un dimanche sur trois (le premier chez Aurore et Patapa, le second chez Bérangère et l’oncle, le troisième au 5), c’est Voisin qui cuisine (corrézien). Je bois quand même une gorgée de l’infâme breuvage, ne serait-ce que pour me donner une contenance, et puis l’amertume du… truc correspond bien à mon histoire.

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♦ Carzon Joëlle ©

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